dimanche 28 avril 2013

La cerise sur le gâteau !

Après notre arrivée à Montevideo, qui nous redonne envie de naviguer et cet air chaud qui nous donne des envie d'explorer jungles, tavernes à tango endiablés et forêts, nous sommes obligés de changer les plans.
Leila a un kiste sur le sourcil depuis deux-trois mois, qui grossit de manière alarmante et atteint la taille d'une belle cerise bleu-rouge ... Plutôt que les quartiers touristiques, on visite les hôpitaux, du public au chicos, mais l'opération ici est soit pour dans six semaines, soit pour six milles euros.
On prend l'option retour au bercail pour la mam et les filles. En moins de 24h, il nous faut faire les valises et de l'ordre sur le bateau. Dommage de rentrer si tôt, surtout qu'on était en bonne compagnie, entre Alain et Claudine sur Kotick, et Hughues et Caroline sur Loick. 

Heureusement, Gab reste encore quelques temps pour préparer l'hivernage du bateau, opération qui devrait le pousser plus à l'ouest dans le Rio de la Plata, histoire de trouver le mouillage idéal pour laisser le Corcovado à l'abri des visites inopportunes et protégé des risques météo !

samedi 20 avril 2013

Des îles Falklands à l’Uruguay


L'épave du Lady Liz, qui gît devant Stanley

12 avril 17h, Stanley – Après avoir récupéré Leïla à la sortie de l’école, terminé les derniers rangements, nous quittons ce coin du monde si particulier. Les petits manchots de Magellan nous font un dernier adieu en fusant autour du bateau, eux qu’on a toujours connus si peureux en Patagonie …

18h, nous voilà en mer : longue houle, vent léger et coucher de soleil qui enflamme à l’ouest ciel et nuages d’orangés, contrastant avec les roses et bleu pastels à l’est. Nous sommes tous heureux, comme toujours au départ des traversées, avec l’espoir cette fois ci que ça ne tourne pas au glauque puisque on teste un médicament anti-mal de mer !!
Ce soir exceptionnellement, on a décidé de veiller car des dizaines de bateaux asiatiques sillonnent les eaux territoriales (jusqu’à 150 miles des côtes des Malouines) pour pêcher une espèce de calamars, qui rapporte, pour info, plusieurs millions au gouvernement chaque année. Il fait bon avoir des terres en mer !! Mais pour revenir à ces bateaux, les conditions de vie à bord sont si terribles que les marins embauchés pour deux ans sur ces engins, souvent sans rien connaître à la mer, n’hésitent pas, à l’arrivée à Stanley, à se jeter en mer (et l’eau est à 5°) pour échapper à leur engagement, préférant de loin la prison. P’t’ être bien qu’ils ne sont pas équipés de radar alors …




Mais la douce veillée romantique tourne vite au quart musclé, car le vent se lève et dépasse rapidement 40 nœuds, la houle grossit fortement, et les estomacs, se retournent !! Bienvenue pour une nouvelle traversée !
Pour couronner le tout, on s’aperçoit au petit matin que dans les manœuvres de la nuit, il  y a eu de la casse, des filières métalliques rompues notamment, et avec ça, un bout s’est déroulé en partie, et s’est pris dans l’hélice du moteur …. Tant que le vent est si fort, on ne peut intervenir. Mais si on n’arrive pas à le sortir en faisant tourner à l’envers l’arbre de l’hélice et en tirant dessus, l’autre option, moins drôle, est de plonger sous le bateau pour couper la corde sur l’hélice.
De quoi alimenter les angoisses nocturnes de madame, qui regrette amèrement pendant ses trois premiers jours d’être partie dans cette aventure avec les filles. Elles, plus confiantes, ne semblent pas touchées par ces préoccupations. Leila assure avec un moral d’enfer, laissant son imagination dériver vers les prochaines retrouvailles avec la famille et sa copine Eva. Nina est un peu plus tendue et sur les nerfs, et s’accroche aux nénés entre deux patés…
Mais le vent et la houle finissent par se calmer, le bout, millimètres par millimètres, finit par sortir et le moteur tourne bien rond … les jours passent, et au bout du 5ème jour, on se régale tous d’un premier repas, des pates bien sur !
C’est également l’occasion de fêter des températures plus clémentes ! Nous voici à 39°59min, adieu les 50ème hurlant et les 40ème rugissant …  la remontée continue au moteur car c’est calme plat coté vent, mais comme on n’est pas des extrémistes de la voile, on apprécie d’avancer en soutenant à la brise Diesel !


Montevideo n’est plus très loin, à quelques 150 miles au nord. On est en tee-shirt et lunettes de soleil, sur le pont. On commence à localiser quelques bateaux à l’AIS même si on ne les voit pas à l’œil nu, et surement que cette dernière nuit, il ne sera pas question de dormir. Ce n’est pas grave car l’excitation monte avec cette arrivée qui s’approche, et qui nous promet de nouvelles découvertes !
20 avril, les façades des immeubles de la capitale uruguayenne brillent au soleil du petit matin, ça y est, notre périple atlantique sud s’achève, retour à la terre … On est heureux, propres, reposés, bien nourris : de quoi avoir envie de remettre ça le plus tôt possible ???


La ville de Montevideo qui se découvre devant la proue du Corcovado

vendredi 12 avril 2013

Petite pause aux îles Falklands

Stanley au petit matin, la magie des couleurs du grand sud

Après notre halte fort ventée à l’île des Etats, nous continuons notre route vers les îles Falklands. Le bateau est sens dessus dessous à la première vague, et on force le cap en appuyant au moteur. Trois jours de navigation houleuse, et nous voilà arrivés !
Enfin presque, car on mouille dans une baie à 15 miles de Stanley, port d’entrée, histoire de se remettre de ces jours de jeun avec un merveilleux plat de pates, et  dormir une bonne nuit ! 

Le lendemain, tout le monde est sur le pont pour admirer les dauphins qui nous accompagnent, (Gab voit même la queue d’une baleine), et les rivages qui nous rappellent les paysages de Bretagne : plages de sable blanc, rochers et herbes jaunes qui ondulent dans le vent … on est loin de l’hostilité de la Patagonie, les reliefs sont bas et ouverts, et surtout, le ciel est bleu !

Le Corco au ponton

Débarquement à Stanley, la capitale du pays qui abrite 2000 âmes bien british et très friendly, sous des maisons toutes bien colorées. On arpente les rues avec entrain, c’est agréable, vivant, et cela nous enchante. C’est vrai qu’en comparaison, les zones habitées de Patagonie nous apparaissent empreintes de désolation et de tristesse.
Ici, on est loin de l’agitation superficielle de Ushuaïa et on est heureux de faire la connaissance de Alain et Claudine sur Kotick, qui profitent d’être seuls à bord après plus d’une année de « charter » entre le Groënland et l’Antartique, et gâtent Nina et Leila de cadeaux et d’œufs de Pâques !

Les contacts sont si sympathiques que l’on a envie de s’installer, comme l’ont fait plusieurs familles de français, comme J.Poncet des Damiens et autres personnages que l’on n’aura pas l’occasion de rencontrer. Une petite visite à l’école et Leila est directement intégrée à une classe d’enfants du même âge qu’elle, avec, en prime, une super maîtresse tout sourire, Miss Shorty !

Leila et Elianta, qui jouent du xylophone sur une carcasse
Autre magnifique rencontre, Marie-Julie et ses deux filles Isleï et Elianta, avec qui l’on passe de belles soirées, et de beaux week-end, à la découverte de la faune : colonies de pingouins tellement touchants avec leur démarche à la Charlie Chaplin et leurs bras ouverts quand ils ne sont pas en train de surfer dans l’eau.
Des troupeaux d’éléphants de mer impressionnants par leur masse et leur taille, et, enfin, moins ragoutants mais très intéressants, des dizaines de baleines –des faux orques- échouées sur une plage depuis deux mois, que Gab découpe histoire de vous ramener des souvenirs No Made in China !! 
Un chicot de baleine, c’est la classe non ???  Nous, on parcourt la plage pour trouver de belles vertèbres qu’une baleine bleue a laissé là il y a plusieurs dizaines d’année  … Gab adore qu’on ramène de petits trucs sur le Corcovado !!

Un jeune élephant de mer 
et un petit bébé ...
La pampa, pas un arbre ne pousse naturellement sur ces îles

Leila essayant de se fondre parmis les manchots papous



Trois manchots royaux en route pour l'océan, suivis d'un petit papou


Nina en plein envol



et les pinguoins de Magellan, qui s'abritent dans des terriers
et muent ...
Outre les animaux, on s'intéresse aussi aux humains, plus complexes, et on prend la mesure des vives tensions qui existent entre Argentine et habitants des Falklands.

Les jours défilent sans qu’on se lasse. Cependant, une belle fenêtre météo avec des vents du sud s’ouvre devant nous, en même temps que le début des vacances scolaires : c’est donc le bon moment pour mettre les bouts, et naviguer vers des latitudes plus chaudes. Cap donc vers l’Uruguay, à quelques 1000 miles d’ici, soit une bonne semaine de jeun … euh ... non ... de nav !